S I — en dépit d’une certaine nostalgie naïve dont je n’arrive pas à me défaire — ceci est un témoignage sur une époque disparue, il ne s’apparente pas à une autobiographie classique. C’est, me semble-t-il, plus que cela.<br>En effet, je propose au lecteur des récits qui sont des souvenirs complètement ancrés dans le passé. Ils sont tout façonnés, à la fois, par l’imagination de l’enfant que je fus et par le regard de l’adulte à l’âge que j’ai aujourd’hui...<br>Quand un écrivain — et c’est mon cas — sent venir la solitude des dernières saisons d’existence, et à l’apogée de son expérience, il a toujours une moue d’impuissance, plus ou moins mêlée d’amertume, mais sans aucune pointe de regret. Il aurait suffi de laisser, quelque part sur du papier, une trace de plume qui dise de la façon la plus loyale l’acte entier d’une pensée sincère. Ceci est donc un acte d’amour, et j’y crois, car l’amour le plus grand est dans la grande solitude bénie de l’un des derniers printemps.<br>De quoi voudrais-je parler ici ? Ma réponse évidente est dans cette interrogation : quel livre aurais-je écrit et qui ne fût pas une part de l’expérience de mon amour respectueux et filial envers mon pays ? (K. M’H.)S I — en dépit d’une certaine nostalgie naïve dont je n’arrive pas à me défaire — ceci est un témoignage sur une époque disparue, il ne s’apparente pas à une autobiographie classique. C’est, me semble-t-il, plus que cela.<br>En effet, je propose au lecteur des récits qui sont des souvenirs complètement ancrés dans le passé. Ils sont tout façonnés, à la fois, par l’imagination de l’enfant que je fus et par le regard de l’adulte à l’âge que j’ai aujourd’hui...<br>Quand un écrivain — et c’est mon cas — sent venir la solitude des dernières saisons d’existence, et à l’apogée de son expérience, il a toujours une moue d’impuissance, plus ou moins mêlée d’amertume, mais sans aucune pointe de regret. Il aurait suffi de laisser, quelque part sur du papier, une trace de plume qui dise de la façon la plus loyale l’acte entier d’une pensée sincère. Ceci est donc un acte d’amour, et j’y crois, car l’amour le plus grand est dans la grande solitude bénie de l’un des derniers printemps.<br>De quoi voudrais-je parler ici ? Ma réponse évidente est dans cette interrogation : quel livre aurais-je écrit et qui ne fût pas une part de l’expérience de mon amour respectueux et filial envers mon pays ? (K. M’H.)
1 place centrale de Ben Aknoun - Alger