"L'introduction de la sociologie dans les Universités, en Europe et en Amérique du Nord date seulement du début du vingtième siècle. Sa vulgarisation dans les Universités du reste du monde se fit au milieu de ce même siècle en parrainage étroit avec les premières citées. La modernité de cette nouvelle science est seulement apparente: l'idée d'une science sociale existait déjà depuis le quatorzième siècle. Abderrahmane Ibn Khaldoun a découvert, en 1376 au Maghreb, le caractère scientifique de la vie sociale; il appela ce nouveau champ de la connaissance la science de l'urbi té humaine (Ilml umrane al bashaci ). Pour lui, cette science se plaçait an service de l'Histoire à qui elle offrait les clefs des significations. Science de la réforme sociale, dans un premier temps, puis science de la régulation sociale, dans un deuxième temps, en Europe, elle n'était pour notre savant maghrébin ni l'une ni l'autre mais une discipline de la connaissance du mouvement de l'histoire, mouvement situé au delà de la volonté des hommes. On est, alors, en droit de se poser cette question légitime: quel est le contenu de la sociologie? Après sa découverte, quasi-révolutionnaire, la sociologie, dorénavant se trouve placée face à elle-même et face à ceux qui la défendent, les sociologues, ces nouveaux hommes de la science: Emile Durkhein, Max Weber, Karl Marx, Vilfredo Pareto ; puis après eux Pitrim Sokorin. La troisième génération, Pierre Bourdieu, Jurgen Habeunas, Elias Norbert. Et de nombreux autres de moindre réputation, aux contributions significatives tout le long du vingtième siècle. La pensée multiple de ces hommes de la science nouvelle trace les contours du contenu de la sociologie dont les progrès décisifs ne sont cependant pas définitifs. Cette introduction à la sociologie propose aux étudiants et jeunes chercheurs, en essayant de simplifier une science complexe, les repères essentiels de la constitution de la discipline."
1 place centrale de Ben Aknoun - Alger