La guerre des monnaies est l’aboutissement d’un processus lent, irréversible et qui se poursuit sous l’effet conjugué des ambitions affichées des puissances et des enjeux considérables pour l’avenir. La fin des idéologies, le triomphe du libéralisme, dans sa double facette, économique et politique, et la généralisation de la mondialisation, devenue ainsi phénomène universel ont contribué à la déclencher. La mondialisation, seule idéologie imprimant la compétitivité des économies, est pour certaines nations, une question vitale, voire de vie ou de mort. C’est le contexte de la guerre des monnaies, ce qui veut dire qu’elle va dominer pour longtemps encore les stratégies des principaux protagonistes, à savoir les Etats-Unis, la Chine et l’UE.<br>La crise financière mondiale, et la récession économique qui s’en est suivie, à dévoilé au grand jour leurs intérêts stratégiques contradictoires et surtout l’âpreté des luttes à venir. La guerre des monnaies, conséquence de la guerre économique sournoise et pernicieuse, oppose trois ensembles prétendant chacun à assumer le rôle de leadership mondial, n’a rien à envier en intensité au clash des civilisations.<br>La guerre des monnaies annonce, en réalité et en filigrane, des enjeux majeurs et décisifs pour l’économie et la finance mondiales. La face cachée est la lutte pour le leadership. Elle fait partie de ces courants qui convergent vers l’émergence d’une nouvelle civilisation. Elle sera longue et rude mais dont l’aboutissement est déjà perçu comme un tournant historique.
